MOLINIER André, Jean

 

Né le 1er septembre 1938 à Alès (Gard) ; professeur ; militant syndicaliste ; militant communiste dans le Gard, adjoint au maire d’Alès.

 

Ses parents, militants communistes dans le Gard, divorcèrent en 1950. Son père, Louis Molinier, secrétaire du rayon communiste, était indiqué « publiciste » sur le registre d’état civil d’Alès. Sa mère, Françoise, fille de Jean Argence, « sans profession » en 1938, résistante, membre du comité de Libération d’Alès, fut conseillère municipale de cette ville jusqu’en 1977 et adjointe aux affaires sociales de 1965 à 1971. Elle fut une des fondatrices, à la Libération, de « L’Entr’aide alésienne » dont elle fut salariée, où se développèrent des crèches, des cantines scolaires et un foyer de jeunes travailleurs créé en 1964. Elle fut aussi particulièrement active dans l’ « Enfance ouvrière au grand air » (dont elle fut présidente d’honneur), dans l’office d’HLM et dans les associations de parents d’élèves.

Jean Molinier, après le baccalauréat, effectua une scolarité en khâgne au lycée de Montpellier. Reçu aux IPES, membre de l’Union nationale des étudiants de France en 1958-1959, il fut élu à la « corpo » des lettres de la faculté de Montpellier. Reçu au CAPES de lettres classiques, nommé à l’annexe de La Grand-Combe du lycée d’Alès en 1962, il y créa une section du Syndicat national de l’enseignement secondaire dont il devint secrétaire. Puis, nommé au lycée d’Alès, secrétaire adjoint du S1, il présida le comité de grève de la cité scolaire en mai-juin 1968. Il fut membre de la commission administrative départementale de la Fédération de l’Éducation nationale de 1974 à 1977, partisan d’un secrétariat ouvert aux différents courants de pensée. Mais il marquait plus d’intérêt pour le militantisme politique. Il fut aussi le secrétaire du comité départemental de la FSGT à la fin des années 1960. Jean Molinier, réformé, se maria en octobre 1959 à Alès avec une comptable, fille d’un mineur. Le couple eut deux enfants. Veuf en 1987, il se remaria en mars 1996 à Alès avec une employée catholique pratiquante.

Jean Molinier, membre du cercle d’Alès de l’Union de la jeunesse républicaine de France, adhéra au Parti communiste français à Alès en 1955-1956. Alors que la ville perdait une partie de sa vocation industrielle, secrétaire de la section communiste d’Alès Ouest de 1967-1968 jusqu’à l’abandon de cette responsabilité en 1987, il eut la responsabilité de maintenir l’influence du PCF. Élu conseiller municipal en 1977, succédant à sa mère, et renouvelé en 1983, il présida le groupe communiste du conseil.

En 1982, à l’instigation du maire communiste Roger Roucaute* qui préparait sa succession, Gilbert Millet, ancien député communiste de la circonscription Alès-Le Vigan, vint habiter Alès. En 1983, il fut élu conseiller municipal et adjoint au maire, délégué aux finances. Il succéda au maire en 1985 et Molinier fut élu douzième adjoint au maire, le 20 avril 1985, chargé des finances et des bibliothèques. En 1989, aux élections municipales, la rupture de l’alliance entre socialistes et communistes permit l’élection de la liste conduite par le socialiste Alain Fabre, comprenant des socialistes, des «centristes» et des RPR. Molinier, élu sur la liste à direction communiste qui recueillit 49 % des voix, devint conseiller municipal d’opposition. Réélu en 1995 contre la liste de droite de Max Roustan, il le demeura jusqu’en 2001. Selon des témoignages, l’arrivée de G. Millet avait été mal admise par certains militants communistes qui auraient préféré Molinier ou un autre élu comme successeur de Roucaute. Toutefois, Millet, maire d’Alès, retrouva un siège de député en 1988, battant le candidat du RPR Roustan.

Jean Molinier entra à la commission fédérale de contrôle financier en 1968. Intégré dans le comité fédéral en 1970, il suivit l’école centrale du PCF en août 1970. Candidat au Conseil général dans le canton de Saint-Jean-du-Gard en 1973, il arriva en troisième position avec 289 voix. Il entra au bureau fédéral en 1979, soucieux de développer l’approche théorique, responsable de la formation des militants dans laquelle il essaya d’introduire dans l’enseignement de la doctrine marxiste les apports de Gramsci et de Lucien Sève*. Il revint au seul comité fédéral de 1994 à 1996. Il fut aussi membre du comité régional dans les années 1980. Après 1996, membre du comité de la section communiste, il s’opposa à l’orientation donnée par le secrétaire général Robert Hue (Mutation, gauche plurielle, privatisation d’Air France) et aux orientations de la fédération du Gard. Il fut d’accord par la suite avec la nouvelle politique communiste (dépassement du capitalisme, Front de gauche). Il s’impliqua fortement dans les élections de 2012 en faveur des candidats de ce dernier.

 

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé. — Arch. Mun. Alès (Chantal Duplissy). — Archives du

comité national du PCF. — Notes d’Antoine Martinez et de Pierre Gros. — Sources orales.

 

Jacques GIRAULT